PRÉSENTATION DU SYNDICAT

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Un peu d’histoire, pourquoi le crocodile ?

En 1745, cet animal amphibie avait remonté le Rhône et était parvenu jusqu’au pont de la Guillotière. Il s’était arrêté à la dernière arcade qui joint la rive gauche du fleuve, en face du faubourg. Il paraît, s’enfonce, et aussitôt qu’il aperçoit des barques, il s’élance rapidement sur elles, les renverse, et les hommes qui les montent deviennent la proie facile de sa voracité ; aussi la navigation n’offre-t-elle que des périls si certains et si imminents, qu’on est forcé d’en interrompre le cours. L’épouvante est générale, les armes à feu ont été inutilement employées, et dès lors plus d’espérance d’être délivré du monstre.

Mais deux hommes condamnés, en expiation de leurs forfaits, à la peine capitale, vont bientôt faire renaître cette espérance : ils offrent de tuer le monstre, si toutefois leur grâce est le prix de leur victoire et cette offre est acceptée avec la condition qui y est attachée, malgré la répugnance qu’elle peut causer.

Mais comment vont s’y prendre les deux condamnés ? Le voici : ils s’arment de longues piques, et font provision de sable très fin. Ils montent, ainsi préparés, sur une barque ; ils voguent lentement et avec précaution, l’un tenant sa pique en arrêt, l’autre une poignée de sable : mille et mille regards empressés et inquiets les suivent dans le trajet, et les coeurs palpitent dans l’attente de l’évènement. Ils arrivent enfin à la fatale pile du pont, et restent une minute en observation. L’agitation dans l’eau annonce le combat : déjà le monstre a tracé des sillons ; il s’avance, se dresse et se dispose à attaquer la barque, lorsque l’un des combattants lui jette aux yeux sa poignée de sable, tandis que l’autre lui porte un premier coup de lance.

L’animal devient furieux, sa proie lui échappe, il ne la voit plus ; son attitude est chancelante, sa marche irrégulière, ses efforts ridicules et inutiles ; il cherche un point d’appui pour se débarrasser de la matière qui cause sa soudaine cécité ; et ce point d’appui est la pile qui lui sert de retraite : il grimpe hardiment à la partie supérieure, et y fait toutes sortes de mouvements qui manifestent ses souffrances et son inquiétude : pendant ce temps les piques des deux combattants le percent en plusieurs endroits et lui arrachent enfin la vie, aux applaudissements d’une foule innombrable de spectateurs. Sa dépouille est suspendue à la voûte de la chapelle du Saint-Esprit, et ensuite à la coupole du Dôme de l’Hôtel-Dieu… »

En 1963, Marcel Colly apporte quelques précisions dans le Petit guide du musée des Hospices Civils de Lyon :
« En levant les yeux [sous la coupole de l’Hôtel-Dieu] vous verrez un crocodile suspendu, ainsi qu’il y en avait jadis, avec des serpents empaillés, dans de nombreuses apothicaireries. Celui-ci provenant de la chapelle du Saint-Esprit où il avait sans doute été placé comme ex-voto, fut apporté à la démolition de cette chapelle, en 1772, sous le grand Dôme de l’Hôtel-Dieu et, en 1936, transféré au Musée. C’est un crocodile brésilien, tout jeune, puisque l’adulte atteint sept mètres. »

Ses dimensions sont les suivantes :
longueur totale : 2,40 m ; longueur de la tête : 40 cm; tour de ventre : 80 cm. L’extrémité de la queue est postiche : c’est un simple morceau de cuir. La mâchoire supérieure comprend 37 dents (contre 30 pour la mâchoire inférieure), de forme triangulaire, variant de 1 à 2 cm de hauteur. Plus surprenant, le corps ne compte aucune trace de coups de pique, ce qui pose de sérieux doutes quant à la véracité de cette histoire

A notre connaissance, aucune étude sérieuse ne permet de garantir l’exactitude de cette histoire. Recueilli par le Musée des Hospices civil de l’Hôtel-Dieu où il est toujours visible aujourd’hui, le crocodile deviendra l’emblème du Bulletin de l’Association de l’internat des Hospices civils de Lyon , et de son supplément connu sous le nom des Albums du crocodile .
Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter la Base d’articles Rhône-Alpes, notamment un article du Progrès de Lyon daté du 1er août 2002 : « Le Crocodile de la rive gauche entre légende et réalité »
Plusieurs fois déplacé à l’intérieur même du musée, le crocodile se trouvait dernièrement suspendu au plafond de du Cabinet de la pharmacie de la Charité. Vous en trouverez une photographie dans le guide du Musée des Hospices civils de Lyon (Hôtel-Dieu)

Lien vers le site des HCL : www.chu-lyon.fr